Extraits du livre de Sarkozy : voici une sélection des pires passages du livre de l’ancien président de la République condamné, Le journal d’un prisonnier.
Le Journal d’un prisonnier de Nicolas Sarkozy, publié en décembre 2025, est un récit autobiographique dans lequel l’ancien président relate ses trois semaines de détention à la prison de la Santé. Il y décrit son quotidien carcéral, marqué par l’isolement, l’ennui, et une solitude qu’il juge oppressante.
Le livre mêle introspection personnelle et réflexions politiques, notamment sur le système judiciaire, qu’il accuse d’injustice, et sur les relations entre la droite et l’extrême-droite, évoquant même un échange avec Marine Le Pen.
L’ouvrage a été critiqué sur plusieurs points. D’abord, des médias comme Mediapart et Libération ont relevé des « contre-vérités » et des « arrangements avec les faits », notamment sur la taille de sa cellule ou les conditions réelles de sa détention, jugées moins difficiles que décrites. Ensuite, certains lecteurs et observateurs ont perçu une forme de victimisation excessive, Nicolas Sarkozy se présentant comme une victime, ce qui a scandalisé les familles de victimes d’affaires judiciaires le concernant.
Enfin, le livre a été accusé de mélanger récit carcéral et positions politiques, certains y voyant une tentative de réhabilitation ou de mobilisation de l’opinion publique en sa faveur.
Voici quelques extraits du livre de Sarkozy Le journal d’un prisonier.
Quelques extraits du livre de Sarkozy : Le journal d’un prisonnier
Je me demandais vraiment où j’étais tombé et comment m’extraire de ce cauchemar. Sans être paranoïaque, on pouvait espérer un meilleur accueil.
La prison fut pour moi une épreuve que j’ai essayé de rendre la plus productive possible. On a coutume de dire que l’on apprend à tout âge. C’est vrai car j’ai beaucoup appris à la Santé, sur les autres comme sur moi-même.
Sur la prison et l’isolement :
En prison, il n’y a rien à voir, rien à faire. J’oublie le silence qui n’existe pas à la Santé où il y a beaucoup à entendre. Le bruit y est hélas constant. Frappé par l’absence de toute couleur, le gris dominait tout, dévorait tout, recouvrait toutes les surfaces. Tout mon nouvel environnement respirait le malheur, la lourdeur, le désastre de vies brisées entassées entre ces murs, loin du monde des vivants.
C’était la première fois de ma vie que je vivais cette expérience étrange de ne plus pouvoir regarder la rue, le ciel, les voitures qui passaient, le temps qui changeait, les oiseaux qui volaient, les arbres qui perdaient leurs feuilles à l’automne.
Ma cellule était celle des autres détenus. Elle n’avait pas été construite pour moi. Mon quotidien était le même si ce n’est que mon régime était plus sévère. Ainsi, à la différence du quartier des personnes vulnérables ou VIP, ma porte était constamment fermée. Je ne pouvais jamais quitter ma cellule et déambuler dans le couloir. J’avais plutôt moins de droits que les autres détenus.
Extrait du livre de Sarkozy sur l’utilisation du téléphone en prison :
Je devais me tenir debout pour l’utiliser car il était fixé au mur à hauteur d’homme. Son utilisation n’était guère aisée. […] Il convenait ensuite de composer pas moins de dix chiffres qui constituaient autant de codes nécessaires pour obtenir la ligne permettant enfin d’atteindre le correspondant désiré. Un véritable parcours du combattant.
Extrait du livre de Sarkozy sur l’utilisation du papier toilette :
Le papier toilette était rationné. Il fallait en demander à chaque fois, comme une faveur, et on vous en donnait trois feuilles, pas une de plus.
Extrait du livre de Sarkozy sur le yaourt (non littéral) :
Mon repas du soir se résumait souvent à un yaourt et une barre de céréales. C’était maigre, mais c’était tout ce que je pouvais avaler dans ces conditions.
Sur l’enveloppe (non littéral) :
Même une simple enveloppe devenait un objet de convoitise. Pour en obtenir une, il fallait remplir un formulaire, attendre l’autorisation, puis espérer que le surveillant ait le temps de vous la remettre. Tout était compliqué, même l’acte le plus banal.
Sur la douche (non littéral) :
La douche était un moment redouté. L’eau coulait à peine, froide et sans pression, et il fallait se dépêcher sous le regard des surveillants. Une épreuve de plus, où l’on perdait toute intimité.
Sur la foi et la prière :
Et si la prière devait être le chemin pour résister ? Je décidais de l’emprunter aussi souvent qu’il était nécessaire.
Je suis resté ainsi de longues minutes. Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice.
Sur son innocence et la justice :
Tant que je disposerai d’un souffle de vie, je me battrai de toutes mes forces pour démontrer mon innocence, quel que soit le temps que cela prendra.
Sur la politique et Emmanuel Macron :
Je n’avais rien à lui dire et n’avais guère envie d’une discussion amicale avec lui. Depuis la funeste décision de dissoudre l’Assemblée nationale, nos relations s’étaient distendues.
J’avais décidé en conséquence de tourner la page de notre amitié sans pour autant entrer dans une opposition systématique à sa politique.
Sur le Rassemblement National :
Ma réponse fut sans ambiguïté : « Non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet. » (en réponse à Marine Le Pen sur un éventuel front républicain)
Le chemin de la reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème.
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